CHAPITRE 19 : L’EXPLICATION
Le cœur battant à tout rompre, les yeux embués de larmes, Marie hoquetait encore lorsqu’elle passa en trombe devant sa gouvernante médusée. Ses sœurs dormaient déjà et la brave femme profitait d’un moment de tranquillité bien mérité, confortablement installée dans le petit salon de l’appartement que la famille occupait à Oblodiye. Elle n’eut pas le temps de proposer son aide ni même de se lever que déjà la petite était entrée dans sa chambre et en refermait la porte à clé.
« Maria Petrovna ! Marie ! Que se passe-t-il ? Répondez-moi, je vous en prie ! Marie ! »
Seul le silence lui répondit. Un double de la clé se trouvait en sa possession ; l’expérience l’ayant amenée à se méfier des humeurs de la petite fille. Marie le savait et s’attendait à voir la porte s’ouvrir d’un moment à l’autre pour laisser le passage à la brave femme mais visiblement celle-ci avait compris qu’elle avait besoin de se calmer. Pour l’instant, elle essayait seulement de la raisonner à travers la cloison. Marie refusait toujours de répondre mais parvenait peu à peu à se maîtriser. Elle commença à réfléchir et se rendit compte que le plus sage était de ne pas discuter avec Pierre, de ne même pas essayer de se justifier ni de supplier ; sa colère serait telle qu’il ne l’écouterait même pas. Pour la première fois de sa vie, il allait la battre et elle devait s’y préparer.
Loin de la foule des convives, elle réalisait maintenant l’ampleur de sa faute, elle comprenait à quel point elle avait mis ses parents dans une situation impossible, compromettant peut-être définitivement tous leurs efforts pour oublier et faire oublier le passé, pour trouver une façon de vivre sans heurts les quelques jours qui les séparaient du mariage.
Seraient-ils obligés de quitter les lieux sur le champ ? Soudain une idée atroce lui traversa l’esprit : le prince était-il capable de s’en prendre à Pierre, de lui demander raison de l’insolence de sa fille ?
Derrière la cloison le silence s’était fait ; n’entendant aucun bruit la gouvernante avait dû juger qu’il n’y avait aucun danger immédiat et que le plus sage était d’attendre. Il semblait évident que quelque chose s’était produit lors du dîner et qu’un adulte, Monsieur de Fronsac ou sa femme, ne tarderait pas à venir voir où était passée la petite fille.
Marie avait passé les premières minutes à tourner en rond dans la pièce en proie à l’émotion. Puis se rendant compte que personne ne l’avait suivie, elle s’était laissée tomber dans un fauteuil et avait commencé à réfléchir. Les adultes étaient-ils en train d’essayer de raisonner Pierre ? Y avait-il une altercation entre Nikolaï et Pierre ? Une explication générale ? La princesse s’était-elle trouvée mal ? Anissia peut-être ?
L’attente lui mettait les nerfs à vif et elle décida de faire quelque chose pour s’occuper. Le mieux était d’essayer de calmer Pierre en lui montrant sa bonne volonté. Il ne l’avait jamais frappée mais Anissia lui avait déjà plusieurs fois administré les verges ; afin de préserver ses vêtements elle exigeait alors que la petite se déshabille, ne lui permettant de garder sur elle que ses sous-vêtements : pantalon de dentelle et longue chemise de fine batiste. Marie décida de ne pas attendre l’arrivée de son père pour se mettre en « tenue » ; elle espérait qu’en la voyant ainsi, prête à recevoir son châtiment, il serait plus enclin à la pitié.
De longues minutes s’écoulèrent encore dans le silence le plus total. Marie avait fini par se rasseoir dans le fauteuil, remontant ses genoux sous son menton afin de se réchauffer un peu. Comme elle commençait tout de même à avoir un peu froid elle s’empara d’un châle et en couvrit ses épaules dénudées. Il serait toujours temps de le laisser glisser à terre plus tard.
L’attente se prolongeait et Marie en était venue à penser que la peur du châtiment était encore bien plus difficile à supporter que la punition elle-même quand un bruit de serrure se fit entendre. Elle descendit précipitamment de son fauteuil en prenant soin d’y laisser le châle et tomba à genoux. La tête baissée, les yeux clos, les mains jointes, elle semblait adresser une prière muette au nouvel arrivant.
« Je vois que vous avez décidé de me faciliter la tâche, je vous en félicite. »
Marie ne put retenir un cri de frayeur et se mit à pleurer ; celui qui se tenait devant elle, plus imposant que jamais, n’était autre que le prince Nikolaï lui-même ! La laissant assimiler le choc de cette découverte, il se dirigea vers une chaise, s’installa calmement avant de reprendre la parole.
« Venez ici, vite ! Et cessez de pleurer, il est trop tard pour changer quoi que ce soit à votre situation. »
La petite obéit du mieux qu’elle put. Elle se sentait horriblement gênée de se trouver ainsi à moitié nue devant un étranger et avait instinctivement porté ses mains à ses épaules afin de se couvrir un peu. Cela ne lui fut d’aucune utilité car, dès qu’elle fut assez près, Nikolaï s’empara de ses bras et les lui rabattit le long du corps. Elle comprit alors qu’il avait l’intention de la faire basculer en travers de ses genoux afin de pouvoir la fesser à son aise.
Elle s’était mise à réfléchir à toute vitesse. Tout d’abord, à tout prendre, la présence du prince dans sa chambre était une bonne chose, cela prouvait que Pierre avait donné son accord, qu’il n’y avait pas eu de différend irrémédiable entre les deux hommes. Ensuite cela signifiait que le prince jugeait que c’était bien à elle de payer pour son insolence et non à ses parents. Enfin une fessée, même sévère, était certainement préférable à la correction qu’elle s’attendait à recevoir.
Quelque chose de curieux se produisit pourtant ; alors même qu’il commençait à l’attirer à sa droite pour l’obliger ensuite à se pencher vers ses genoux, le prince retint son geste. Ecartant une boucle soyeuse échappée de la savante coiffure que sa gouvernante avait réussi à élaborer avant le dîner, il baissa délicatement la partie de la chemise qui recouvrait son épaule gauche et qui venait de remonter pendant qu’elle commençait à se pencher.
Surprise, Marie leva sur lui un regard inquiet ; le prince semblait vivement intéressé par la marque en forme de papillon posée là depuis sa naissance. Il se reprit pourtant et finit de la faire basculer en travers de ses genoux en murmurant :
« Chaque chose en son temps. »
Le choc fut rude ; le prince était gigantesque et Marie se retrouva la tête dans le vide d’un côté et les jambes battant désespérément l’air de l’autre. Là-haut, la voix du prince avait retrouvé tout son mordant :
« Mettez-vous à votre aise, jeune fille, nous en avons pour un bon moment. »
Marie serra les dents, il était hors de question de supplier, elle devait absolument essayer de montrer à cet homme qu’elle savait rester digne. A vrai dire, c’était là quelque chose de plutôt difficile à concevoir dans la position qu’elle occupait maintenant mais, pour son plus vif soulagement, le prince avait renoncé à soulever sa chemise ménageant ainsi sa pudeur. Lorsque la première série de claques s’abattit sur son postérieur, elle comprit immédiatement que la chose présentait un avantage encore bien plus important ; deux couches de vêtements, aussi minces fussent-ils, n’étaient pas à négliger face à la sévérité de la punition qui l’attendait. Elle ne put retenir un gémissement. Nikolaï marqua une pause.
« Commenceriez-vous déjà à souffrir ? Croyez-moi quand j’en aurai fini avec vous vous chanterez une toute autre chanson. Votre père m’a donné toute latitude pour vous corriger. Nous avons tout notre temps.
- Je suis heureuse de voir que vous ne tenez pas rigueur à mon père de mon comportement
- En vouloir à un adulte de l’insolence et de la provocation d’une enfant de dix ans ! Pour qui me prenez-vous ? Vous seule méritez ma colère. »
La correction recommença de plus belle. La douleur se faisait plus constante ; Marie devait se mordre la lèvre inférieure pour ne pas gémir de nouveau. Sans cesser de la frapper, le prince reprit la parole :
« Vous ne manquez pas de cran, j’en conviens mais vous ne savez pas l’utiliser.
- Excusez-moi, il … aïe … il n’est pas facile de … aïe … de faire mieux dans les … aïe … circonstances.
- Petite idiote, qui vous parle de maintenant ? Peut-on savoir ce qui vous a pris tout à l’heure pendant le dîner ? »
Conscient que Marie ne pouvait répondre correctement sous l’avalanche de claques qu’il lui administrait, Nikolaï suspendit de nouveau la punition. Désireuse de profiter du répit ainsi offert, Marie se hâta de répondre.
« Je suis désolée, Altesse. Je regrette, je … »
Deux claques retentissantes l’arrêtèrent net.
« L’heure n’est pas aux excuses. Je vous ai posé une question.
- La vérité c’est … c’est que je ne sais pas exactement pourquoi. J’ai vu que Son Altesse méprisait Maman, qu’elle sous-entendait que … enfin j’ai voulu défendre Maman en expliquant qu’elle n’avait été qu’un jouet pour vous, que … AÏE ! AÏE ! »
Les claques avaient été si fortes que les larmes lui étaient montées aux yeux.
« Nissa … Votre Maman n’a jamais été un jeu pour moi. Elle m’a touché, ému …Croyez-vous que la Princesse serait encore gênée de se trouver en sa présence si Anissia Vassilievna n’avait été qu’une servante ordinaire avec laquelle on s’amuse un temps ? J’ai essayé de l’aider, d’user de mon autorité pour faire changer Piotr d’avis. En vain. J’ai réussi à faire parvenir de l’argent à Anissia sans qu’elle le sache en achetant à bon prix certains meubles qu’elle vendait. Si elle n’avait pas bradé son palais si vite, j’aurais pu l’aider davantage. »
Marie avait été surprise d’entendre Nikolaï user d’un surnom affectueux pour parler de sa mère et en l’écoutant attentivement elle se rendit compte qu’il était sincère et commença à se dire que les choses n’étaient peut-être pas aussi simples qu’elle le pensait. Elle essaya de gagner un répit supplémentaire en prolongeant la discussion.
« Je vous assure que je n’avais rien prémédité ; je ne voulais plus rien savoir. Découvrir tout d’un coup que mon père ne … ça a été horrible … ensuite l’enlèvement … je …
- Que vous n’ayez rien prémédité, je vous crois mais avant de vouloir donner des leçons aux adultes, vous auriez dû réfléchir. A tous ceux à qui vous avez fait du mal pour commencer. »
La correction reprit. Les mains de Nikolaï étaient larges et puissantes et son bras semblait infatigable. La douleur devenait cuisante et plusieurs claques plus fortes que les autres vinrent à bout de la résistance de la fillette qui ne put retenir ni ses cris de douleur ni ses larmes. Nikolaï fit une nouvelle pause. Il la laissa se calmer un peu avant de reprendre la parole :
« Commencez-vous enfin à admettre que votre comportement était non seulement insolent mais en plus dénué de sens ? Vous avez mis tout le monde mal à l’aise et en avez même choqué certains. Je pense en particulier à notre hôte Vania ou à mon fils Wladimir.
- Pour Son Excellence et pour Son Altesse Wladimir, je regrette vraiment. Pour les autres, je les ai seulement confrontés à quelque chose qu’ils savaient parfaitement et qu’ils feignaient d’ignorer parce que c’était plus confortable. »
Marie savait qu’elle aurait dû se taire, rendre les armes, ne plus s’entêter, mais elle voulait se montrer brave jusqu’au bout et faire comprendre au prince que les adultes avaient eux aussi leur part de responsabilité dans ce qui s’était passé. Nikolaï la laissa terminer puis enchaîna calmement.
« Ce que vous appelez confortable n’est que la seule façon possible de faire entre gens sensés. Je vois que vous ne l’avez toujours pas compris et qu’il me faut continuer à vous l’enseigner. »
A la façon dont la correction reprit, Marie comprit qu’elle ne pourrait pas supporter plus longtemps la douleur. Elle essaya de toutes ses forces de se débattre pour se libérer de l’emprise de Nikolaï mais ce fut peine perdue ; une main la maintenait solidement au niveau de la taille tandis que l’autre la fessait à toute volée. Le souffle coupé, les yeux noyés de larmes, la voix rauque de sanglots, la petite se mit à supplier.
« Pardon …pardonnez-moi ! Pitié ! Arrêtez, Altesse ! Par pitié ! Aïe ! Aïe ! Je vous en supplie ! Vous avez raison. Je reconnais … aïe … tout ce que vous voulez ! Pitié ! Pitié ! »
Sa voix se brisa pendant que deux redoutables claques mettaient fin à son calvaire. Le prince l’obligea à rester quelques instants en place jusqu’à ce que ses sanglots se soient un peu calmés puis il l’aida à se relever.
Les cheveux défaits, les yeux gonflés de larmes, la petite reniflait toujours. Nikolaï lui tendit son mouchoir et attendit encore quelques instants puis il souleva doucement son menton.
« Jeune fille, êtes-vous prête à m’écouter maintenant ? »
La réponse ne se fit pas attendre.
« Oui, Votre Altesse.
- Bien. Voilà ; je comprends votre désarroi lors de votre découverte, votre colère, votre emportement contre ceux qui savaient et ne vous ont rien dit et ont ensuite prétendu vous imposer leur silence. Je comprends aussi votre désir de voir tout ceci s’arrêter enfin. Cependant, j’ai quelque chose à vous proposer ; je pense que pour mettre un terme à tout cela, il vous faut trouver la force de lever le dernier coin du voile qui recouvre le passé de votre mère et donc le vôtre. Je sais maintenant qui est votre père. Voulez-vous le savoir vous aussi ? Aurez-vous ce courage ?
- Vous … vous êtes sûr ? Comment … la marque sur mon épaule, c’est ça ?
- Oui, Marie. Alors ? »
La petite parvenait à grand peine à calmer son cœur affolé, la vérité était là, toute proche. Les yeux du prince ne mentaient pas ; il savait. Et il avait raison : il fallait en finir.
« La marque prouve que je suis votre fille ? »
Un sourire passa dans les yeux verts.
« Non, petite, tu n’es pas ma fille. Crois-moi ou non, ça ne m’aurait pas déplu ; tu as du cran, de l’intelligence et un grand cœur, mais je suis sûr de moi, la réponse est non.
- Oncle Piotr alors, c’est lui qui …
- Non, Marie.
- Mais …
- Ton père s’appelait Igor. Igor Mikhaïlovitch.
- S’appelait ?
- Oui, il est mort … parce qu’il est resté fidèle à ta mère jusqu’au bout.
- Je ne comprends …
- Que t’a dit Piotr exactement à propos de la fuite d’Anissia ?
- Qu’elle était partie avec un valet et un garde du corps.
- Un valet et c’est tout ?
- Oui.
- Marie, le valet c’était Igor et ce n’était pas l’un des valets d’Anissia mais le mien. Mon serviteur personnel.
- Oh, je …
- Igor et Nissa ont fait connaissance ici, à Oblodiye, quand je suis venu rendre visite à Piotr. Ils sont devenus amis. Et comme tu l’as compris, ils se sont souvent revus à Moscou puisque ta maman et moi …Je ne sais pas quand ils ont commencé à être amants. Je n’avais rien deviné avant leur fuite. Jusqu’à ce que je voie la marque sur toi, je n’aurais même jamais pensé que cela faisait aussi longtemps.
- Vous avez dit que mon … qu’Igor était mort.
- Oui, pendant leur fuite. Leur garde du corps a décidé de faire cavalier seul et il n’a pas hésité à poignarder Igor pour le voler et pouvoir s’enfuir. Cela s’est passé tout près d’ici ; ils avaient tous les deux pris la route de l’Est et Igor voulait faire ses adieux à Irina, sa mère, chez moi, à Orenbourg. Cette nuit-là, Anissia est venue chercher de l’aide. Pierre ne dormait pas ; il a pris les choses en main. Malheureusement, on ne pouvait plus rien pour Igor, seulement permettre à Irina de le voir une dernière fois. La suite, tu la connais. »
Marie se taisait. Tête baissée, elle réfléchissait à ce qu’elle venait d’apprendre. Nikolaï se méprit sur son silence :
« Ça te rend triste ? Je comprends que tu sois un peu déconcertée mais de toute façon, ton père c’est celui qui t’a élevée, celui qui …
- Oui, Votre Altesse, vous avez raison, mais ce n’est pas ça. J’essayais d’imaginer à quoi … Igor pouvait ressembler. Je veux dire, pas physiquement mais ce qu’il pouvait penser, ressentir …
- Tout d’abord, il est évident que son amour pour ta mère était d’une pureté et d’une intensité extrêmes. Il a abandonné ses rêves, son avenir, pour elle. Par fidélité. Parce qu’elle n’avait plus personne. Il avait l’âme trop noble pour l’abandonner. »
Marie se demanda si le prince cherchait à la provoquer, à la pousser à faire la comparaison entre Igor et lui-même ; elle leva les yeux, il n’y avait aucune ironie dans le regard qui lui faisait face.
« Altesse, il vous a trahi et pourtant vous … vous en parlez avec tant de douceur.
- Je ne suis pas l’homme sans cœur que vous imaginez, Marie. Non seulement Igor est mort et mérite le respect que l’on doit à ceux qui ne sont plus mais j’ai toujours eu beaucoup d’affection pour lui. Il a été le compagnon de jeux d’Ilya et de Sergueï, c’était un enfant plein de rêves et de contradictions puis un jeune homme déchiré entre sa loyauté à mon égard et le bouillonnement de la vie qui l’entraînait. »
Marie sentait l’émotion la gagner ; il devenait difficile de continuer à en vouloir au prince et pourtant l’intense douleur qu’elle ressentait toujours lui rappelait à quel point il venait de se montrer dur avec elle. Elle décida de gagner du temps en vérifiant une fois de plus que le prince ne se trompait pas.
« Altesse, je … je vous demande pardon ; je ne mets pas votre parole en doute mais … pour Igor, vous êtes bien sûr que …
- Je n’ai aucun doute là-dessus. J’ai vu plusieurs fois la marque d’Igor. Irina aussi avait la même. »
Marie se demanda dans quelles conditions Nikolaï avait pu observer la marque de la mère et du fils mais elle n’eut pas le temps d’approfondir la question ; le prince reprenait la parole.
« Marie, si tu le souhaites, tu pourras venir te recueillir sur sa tombe à Orenbourg. Ce serait une bonne façon pour toi de tourner définitivement la page. Tu ne crois pas ?
- Oh si ! Vous … vous seriez d’accord pour me laisser aller chez vous, après ce que j’ai fait ?
- Mais oui, Marie. Dès que nous en aurons fini avec ta punition. »
La petite sentit un frisson glacial glisser dans son dos.
« Oh, Mon Dieu, non ! Par pitié ! Altesse, ne me battez plus ! Je vous promets, je vous jure que plus jamais je ne me montrerai insolente envers vous ni envers aucun autre adulte. Je vous le promets. Par pitié, ne me battez plus !
- Non, Marie, non. Chut ! Il n’est pas question de ça. Je pense effectivement que la fessée a été suffisante pour te rappeler le respect que tu dois aux adultes. Ce que je veux maintenant c’est que tu fasses des excuses à tous ceux que tu as offensés hier. Attention, pas de ces excuses publiques qui s’adressent à la fois à tout le monde et à personne. J’exige que tu ailles voir chacune de ces personnes et que tu obtiennes son pardon. Débrouille-toi comme tu veux, quand ce sera fait, viens me voir. D’accord ?
- Altesse, me pardonnez-vous ?
- Demain, Marie. Nous en reparlerons demain quand tu auras fait ce que je te demande. »
Voyant que Marie baissait de nouveau la tête, Nikolaï décida de l’encourager ; il lui caressa doucement la joue avant de mettre fin à l’entretien.
« A demain, petite Marie ! Ne m’en veux pas trop. Je suis sûr que tu sauras faire face. »
Sur ces mots, il sortit de la chambre, laissant la petite fille à ses pensées.
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