samedi 29 juillet 2017

                JE PRÉFÈRE LES MÉCHANTS


Pourquoi je préfère les méchants? Parce que les méchants dans les films ou les séries sont bien plus fascinants que les gentils. Que veut foncièrement un gentil? Que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Donc ... un truc chiant : pas d'histoire, rien qui bouge. Que veut un méchant? Le chaos, le pouvoir, l'argent, les honneurs ... bref : changer les choses. Et donc faire avancer l'histoire. Sans méchants : pas d'histoire. 
Et si j'aime autant Game of Thrones, c'est d'abord parce que ses méchants sont toujours grandioses mais surtout parce que ses gentils ne le sont pas non plus tant que ça ...

lundi 24 juillet 2017


GAME OF THRONES 


Quand une série possède une telle qualité, une telle force qu'elle te fait oublier tous les soucis de ton quotidien ...






lundi 17 juillet 2017

UN GRAND MERCI A MONSIEUR MARTIN LANDAU DISPARU AVANT-HIER
COSMOS 1999 ET MISSION IMPOSSIBLE


samedi 15 juillet 2017

JE FAIS SUR INTERNET CE QUE JE N'AI PAS OSÉ FAIRE EN VRAI VENDREDI DERNIER: OFFRIR DES FLEURS À MON CHIRURGIEN. GRÂCE À LUI, AUJOURD'HUI, JE REMARCHE. ET C'EST TOUT SIMPLEMENT ... MAGIQUE. 

vendredi 14 juillet 2017


14 JUILLET 2017



Juste envie en ce jour de défilé, de faire un clin d'oeil à mon père militaire de carrière sorti de l'Ecole d'Officiers de Saint-Cyr. 
Tu ne me manques pas, Papa, parce que tu es là. Toujours. Parfois plus, comme aujourd'hui.

mardi 11 juillet 2017

   
             GAME OF THRONES

POUR CEUX QUI N'AURAIENT PAS ENCORE VU LA SÉRIE : METTEZ-VOUS À JOUR EN 12MN




LUNDI 17 À 3 HEURES DU MATIN. 
ENFIN !!!!!!!!!!

mardi 4 juillet 2017

lundi 3 juillet 2017

UNE ENVIE DE DIRE AU REVOIR A QUELQU'UN CE SOIR. QUELQU'UN QUI UN JOUR M'A DEMANDÉ QUEL MÉTIER J'AURAIS VOULU FAIRE. UNE SEULE RÉPONSE ÉTAIT POSSIBLE : ÉCRIVAIN. POURTANT JE N'OSAIS PAS L'AVOUER PAR PEUR DE JE NE SAIS QUEL RIDICULE.  IL N'A PAS SOURI, AU CONTRAIRE IL A POSÉ D'INTELLIGENTES QUESTIONS ET PUIS IL M'A POUSSÉ À PUBLIER. CROIRE EN SOI. ESSAYER POUR SAVOIR. 
ALORS CE SOIR JE LUI DIS : AU REVOIR ET MERCI !!!

dimanche 2 juillet 2017


CHAPITRE 3 : LIRE OU NE PAS LIRE

Personne à Rodorov n’aurait reconnu Liouba en cet instant; la tête vide, incapable de la moindre pensée cohérente et littéralement muette de stupéfaction, elle n’avait plus rien à voir avec la petite effrontée toujours prête à railler ou à mettre à mal l’autorité du staroste. Celui qui s’amusait visiblement c’était Andreï :
- Et bien dis-moi, je t’ai connu plus d’assurance !
Puis, conscient que Liouba n’oserait pas reprendre le dialogue, il lui souleva doucement la tête pour l’amener à croiser son regard, l’examinant attentivement au passage. Deux ecchymoses aux niveau des pommettes, passées inaperçues jusque là attirèrent son attention.
- On t’a giflée? Ou bien tu t’es battue comme le vrai garçon manqué que tu es?
- Le staroste ne m’aime pas.
- Je parie que tu lui fais peur avec ta langue affutée et tes yeux de chat sauvage.
Le sourire qui se dessina sur le petit visage levé vers lui disait assez au maître à quel point il était proche de la vérité.
- Tout de même, il a l’air d’y être allé un peu fort. L’intendant aurait dû le rappeler à l’ordre. Tu n’es pas bien épaisse, ni bien vieille … Quel âge as-tu?
- Huit ans. Et pour ce qui est de l’intendant, il serait plutôt du genre à taper encore plus fort ou à me faire donner le knout.
- Le knout? A ton âge? Et quoi encore? Me prendrais-tu pour un idiot?
La colère de voir une fois de plus sa parole mise en doute à cause de son jeune âge s’empara de Liouba lui faisant oublier tout sens de la mesure et toute prudence.
- Grigor Aleïevitch est un homme mauvais qui ne pense qu’à faire le mal. Tout le monde ici sait ça. Et pourquoi poser des questions si vous ne voulez pas croire les réponses?
Les mots venaient à peine de franchir ses lèvres qu’elle les regrettait déjà amèrement. Prise de panique et cherchant à se défaire de la main du maître qui tenait toujours son visage levé vers lui, elle ne put retenir ni ses larmes ni ses gémissements. Elle avait fermé les yeux par réflexe, tentant à défaut de pouvoir éviter le danger de fuir la colère qui devait inévitablement déformer les traits de son interlocuteur.
Elle attendit. Encore. Et encore. Pas un son ne parvenait jusqu’à elle. Pas un muscle de l’homme assis à ses côtés ne semblait avoir bougé. La pression sur son menton était restée la même. Ni plus. Ni moins. Intriguée, elle entrouvrit un oeil. Le barine la regardait calmement, une insondable expression sur le visage. Quand il fut bien sûr d’avoir toute son attention, il commença :
- Plus jamais. Tu m’entends? Je ne veux plus jamais entendre une insolence sortir de ta bouche. A ce que je vois, les gifles ne t’ont pas rendue plus prudente et tu me sembles ignorer tout particulièrement les droits des barines sur leurs moujiks. C’est bien toi qui parlais de knout, n’est-ce pas ? Non, ne recommence pas à pleurer; il ne t’arrivera rien pour cette fois et de toute façon ce n’est pas mon habitude. Je vais prendre tes larmes pour des excuses mais considère-toi comme prévenue : ne te trompe pas de combat et ne me provoque plus.
Le retour du valet et de la servante en détournant l’attention du maître dispensa Liouba de toute réponse. Timur avait les bras chargés de trois gros cahiers dont l’épaisse couverture de cuir noir s’ornait des armes de la maison Zlatiev, les mêmes que sur la bague: deux épées croisées surmontées d’un casque et de grandes plumes. Il déposa le tout sur la table devant Andreï et s’apprêtait à reculer respectueusement de quelques pas quand une main le retint par la manche de sa chemise l’obligeant à s’asseoir.
- Pourquoi trois cahiers? Je t’avais seulement demandé le livres de comptes.
- C’est celui-ci, Seigneur. Il y a aussi celui où se trouve la description du domaine; les terres, champs ou forêts, l’emplacement des villages et le nom de leurs habitants ainsi que la liste des dvoronys du château lui-même. Je crois que c’est plus simple si on a les deux ensemble. Dans le troisième Grigor Alexeïevitch notait tous ses déplacements, les contacts qu’il avait noués avec tel ou tel marchand et …
- Et comment se fait-il que tu saches tout ça, toi?
- J’étais en quelque sorte son serviteur personnel. J’étais presque toujours avec lui.
- Son serviteur préféré. C’est pour ça qu’il t’a appris à lire.
- Son souffre-douleur préféré. Et je ne sais pas lire, Barine.
- Une vérité et un mensonge. Le jeu commence, Timur.
Liouba qui était assise juste en face de lui put voir le valet se décomposer sous le regard tranquille du maître.
- Commençons par la vérité. Relève-toi, tourne-toi et remonte un peu ta chemise.
Dès que Timur se fut exécuté, Andreï l’obligea un instant à maintenir la kosovorotka relevée ce qui donna tout le temps à Liouba d’apercevoir les nombreuses traces de coups de fouet qui zébraient le dos du valet. Grigor Alexeïevitch était décidément un monstre dont on n’était jamais trop éloigné! Pourtant la vision des malheurs de Timur ne semblait nullement avoir ému son nouveau maître.
- Bon, maintenant, passons au mensonge. Assieds-toi ! Et raconte-moi un peu comment tu t’y retrouves entre ces trois cahiers sans savoir lire.
- Le livre de comptes a beaucoup plus de pages utilisées que les autres. L’état des lieux a une couverture plus usagée avec des éraflures et le troisième comporte des plans dessinés pour illustrer les lieux visités.
Liouba avait complètement oublié ses émotions tant le sang-froid de Timur l’impressionnait; malgré les accusations du barine, l’humiliation d’avoir dû montrer ses cicatrices, il avait réussi à se ressaisir et ses explications semblaient tout à fait convaincantes. Pourtant il était maintenant évident que le barine n’avait pas l’habitude d’affirmer quelque chose sans être sûr de lui : l’histoire de la porte le prouvait. Le face à face promettait d’être intéressant ; c’était d’ailleurs ce que le barine lui-même semblait penser :
- Pas mal ! Tu te défends bien. Je parie même que tu as réfléchi à tout ça avant de revenir. Peut-être vous êtes-vous mis d’accord tous les deux.
A ces mots, Darya sembla vouloir disparaitre encore plus dans l’embrasure de la porte où elle se tenait depuis son retour dans la cuisine.
- Ce que tu regardais tout à l’heure sur cette lettre ce n’était pas le cachet mais mon nom. J’ai vu ton regard.
- Non, Barine, vous vous trompez. Et pourquoi un simple serviteur saurait-il lire? Ce sont les barines qui savent et encore pas tous …
- Tu te trahis, Timur; si je comprends bien tu n’es pas né sur ces terres …
- Non, Barine, j’ai été joué aux dés et gagné par votre cousin il y aura bientôt dix ans. Dans la famille que je servais auparavant, le père de famille s’emportait régulièrement contre deux de ses enfants qui savaient à peine signer leur nom.
- Admettons. Par contre, un autre membre de cette famille a pu t’apprendre …
- Les barines se méfient bien trop de leurs dvoronys pour faire ce genre de choses.
- Pas les enfants qui peuvent se sentir proches d’autres jeunes élevés avec eux. Pas certains barines qui trouvent ainsi des intendants dévoués dans les plus intelligents de leurs serviteurs. Il n’y a rien qui l’interdise.
Totalement absorbée par la discussion, Liouba en oubliait sa fatigue et n’aurait donné sa place pour rien au monde. Cette fois ce fut Timur qui contrattaqua :
- De toute façon, Barine, si je savais lire pourquoi le tairais-je? Vous l’avez dit vous même, ce n’est pas un crime.
- Parce que tu veux pouvoir t’en servir pour espionner tes maîtres.
- Pourquoi me prêter de mauvaises intentions, Seigneur?
- Tout simplement parce que c’est ce que tu faisais auprès de l’intendant. C’est pour ça que tu connais aussi bien tous ces détails.
- Je …
De toute évidence, le barine devait commencer à se dire que la journée avait été longue, qu’il avait beaucoup de choses à faire et que ce valet lui faisait perdre un peu trop de temps. Il coupa court à la conversation :
- Il suffit. Je te dis que tu sais lire et j’ajouterai même que tu t’en es servi pour essayer de rendre service aux moujiks en les prévenant des faits et gestes de l’intendant. Et étant donné ce que je découvre de sa personnalité, je pense que personne ne peut t’en vouloir. Je peux même te dire que tu as choisi de me l’avouer d’une certaine manière. Il t’aurait été facile de n’apporter que le livre de comptes, de feindre l’ignorance. Au contraire, tu as essayé de me faire comprendre qu’il fallait vérifier ce cahier en le comparant avec la réalité. Parce que tu en sais beaucoup sur la gestion de ce domaine. Maintenant, écoute-moi bien. Ecoutez-moi bien tous les trois devrais-je dire. J’ai tout à apprendre ici et peu de temps pour le faire, je n’ai jamais géré de terres, quant aux serviteurs, j’ai établi à son compte le seul valet qui m’avait suivi à l’armée. Je ne suis ni un homme cruel ni un imbécile; obéissez-moi, faîtes-moi gagner du temps, simplifiez-moi la vie, ne me mentez pas, ne me volez pas et ne me manquez pas de respect et vous n’aurez non seulement rien à craindre de moi mais beaucoup à gagner au contraire. Il est important que je puisse vous faire confiance.
Liouba sentait la tension qui habitait Timur, le combat intérieur qui l’agitait. Elle comprenait sans peine à la fois son envie d’avouer, de se rendre, de se libérer en quelque sorte du poids de ce secret qu’il avait porté pendant tant d’années mais aussi sa crainte d’un piège, la difficulté à croire qu’un barine puisse parler aussi franchement, la peur presque viscérale du fouet. Elle le vit se tenir à la table pour lutter contre son envie de fuir avant de se laisser tomber aux pieds d’Andreï :
- Pardonnez-moi, Barine, par pitié, je …
Une main posée sur son épaule l’interrompit aussitôt:

- Tu n’as rien à craindre de moi. Il est trop tard pour ce soir mais dès demain nous nous mettrons au travail toi et moi. Plus vite je serai prêt, mieux cela vaudra. Tu remplaceras l’intendant. Quelque chose me dit qu’il s’est enfui en apprenant mon arrivée et qu’il n’a pas que de mauvais traitements à se reprocher. Je vais feuilleter tout ça cette nuit et je tomberai bien sur un début de piste. Toi, Darya, tu vas me trouver un endroit pour faire dormir cette gamine. Quant à toi, petit chat sauvage, je te retrouve ici demain; nous irons ensemble à Rodorov, j’ai à m’entretenir avec ton staroste.