dimanche 3 janvier 2016

DEUXIEME PARTIE  CHAPITRE 19 : LE JEU 

« Approche ! »
Elle eut besoin de tout son courage pour parcourir les quelques mètres qui la séparaient du lit. Le prince se tenait à genoux tout au bord, il se saisit de sa main. Et la sentit trembler des pieds à la tête. Quand il posa sa main sur son ventre, elle eut un mouvement de recul qui eut le don de l’énerver. Il s’empara de son menton et l’obligea à le regarder. Marie se mordait les lèvres jusqu’au sang pour ne pas supplier et ne pas fondre en larmes.
« Alors, tu n’as pas encore compris ce qui t’attend ?
- Si, mon maître. »
Le mot lui déplaisait tant qu’elle en avait presque des nausées mais elle devait survivre. Jouer entre obéissance et révolte. Jouer justement, c’était ce qu’elle lui avait proposé pour l’intéresser.
« Je … je pensais seulement que vous étiez d’accord pour jouer. Avant. »
Le rire d’Azat montrait clairement qu’il n’était pas dupe.
« Jouer ? Tu es morte de peur et tout ce que tu veux c’est gagner du temps. »
Il venait de s’asseoir au bord du lit l’obligeant à reculer légèrement.
« Quel âge as-tu ?
- Quinze ans.
- Vierge, bien sûr ?
- Oui, Maître.
- Tu as femé les yeux tout le temps, n’est-ce pas ?
- Oui, Maître.
- Crois-moi, elles t’ont rendu un vrai service en me calmant pour un instant. Tu es si … appétissante !
- Merci, Maître.
- De quoi me remercies-tu ?
- De … du compliment … de … de ne pas m’avoir tout de suite … 
- Pourquoi te montres-tu si respectueuse ? Crois-tu que je vais t’épargner pour autant ? Je t’ai dit que je n’aimais pas la passivité.
- Je sais, Maître, mais il y a une différence entre le respect et la soumission.
- Vraiment ?
- Oui, Maître. Laissez-moi vous le prouver en exposant mon idée de jeu.
- Tu reprends confiance, ma belle ! »
Les mains d’Azat emprisonnaient maintenant sa taille, descendant se poser en propriétaire sur son postérieur. Marie pouvait voir la sueur perler sur les impressionnants pectoraux du prince mais aussi les nombreuses cicatrices qui témoignaient d’une vie difficile menée au milieu de dangers de toutes sortes.
« Tu m’amuses. Allez, raconte !
- Je vous l’ai dit, Maître ; vous n’éprouvez plus qu’un plaisir trop rapide à …
- Assez ! Ça tu me l’as déjà expliqué. Au fait ! »
La main d’Azat venait d’emprisonner son menton dans un étau d’acier. 
« Pardon, Maître ! Je … »
Du revers de la main, il la gifla violemment, lui coupant le souffle.
« Ne me demande jamais pardon ou tu seras battue deux fois plus fort. Tu m’ennuies déjà.
- Un vêtement. Une question.
- Quoi ?
- Je vous pose une question et en échange j’enlève un vêtement. 
- Tu sais que je peux tous te les arracher en quelques secondes ?
- Oui, mais vous n’aurez que le plaisir de me voir me débattre. Pas celui de me voir rougir, hésiter pour finir par vous dévoiler ce que je voudrais tant cacher.
- Tu veux dire que je devrai attendre que tu te décides à m’obéir ?
-Je veux dire que vous aurez le plaisir intense de me voir souffrir. Le plaisir de me voir m’offrir à vous. Le plaisir de tout avoir de moi, même ma pudeur. »
Azat sembla hésiter. Marie comprenait que la violence dont il avait fait preuve quelques secondes plus tôt prouvait que le désir s’emparait de nouveau de lui. Aurait-il la patience de jouer ? En retirerait-il assez de plaisir en la voyant s’humilier devant lui ?
De toute façon, elle savait qu’il la violerait et qu’elle perdrait son honneur sous ses coups mais si au moins elle réussissait à savoir, à comprendre enfin … Peut-être alors la douleur serait-elle un peu plus supportable. Peut-être cesserait-elle d’être un objet entre les mains d’Azat pour redevenir Marie. Elle devait essayer de reprendre l’avantage.
« Un gilet, une chemise brodée, une autre en dessous, une jupe, un jupon et … un pantalon. Six vêtements, six questions, Maître.
- La septième te vaudra ton pucelage.
- Oui, Maître. »

Il acceptait ! Marie cacha du mieux qu’elle put la bouffée de joie qui l’avait soudain envahie. Elle allait enfin comprendre. Elle s’apprêtait à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’elle avait entendu parler de la liste quand Azat l’arrêta.
« Pas si vite ! Il y a deux conditions à ton petit jeu. »
La peur s’était de nouveau emparée de Marie. 
« La première, tu ne baisses jamais les yeux. La seconde, tu réponds à une de mes questions à chaque fois que je réponds à une des tiennes. »
Soulagée, Marie accepta immédiatement et osa enfin reprendre la parole.
« Qu’y a-t-il sur cette liste, Maître ? »
Azat n’hésita pas avant de répondre.
« Le nom de tous les principaux membres dirigeants du clan de ceux que tu appelles les hommes en noir. Ceux qui oeuvrent dans l’ombre contre le Tsar Piotr Alexeïevitch et n’ont pas hésité à faire alliance avec nous pour mieux y parvenir. Ma réponse te convient-elle ?
- Oh oui, mon Maître, je n’en attendais pas tant. »
Elle disait vrai, trop heureuse de voir que le prince acceptait son jeu et lui permettrait sans doute bientôt de comprendre sa triste histoire.
« A moi maintenant : pourquoi as-tu renoncé à Grigor Alexeïevitch?
- Co … comment savez-vous ?
- Une seule question par vêtement. »
Supposant qu’Azat avait finalement eu une nouvelle conversation avec sa fille en fin de soirée pendant qu’on la préparait pour lui, Marie se dépêcha de répondre.
« Parce que j’ai compris que j’étais amoureuse de quelqu’un d’autre.
- De qui ?
- Une seule question par vêtement, Maître. »
Le rire d’Azat fut comme un baume pour la jeune fille qui s’efforça de délacer le plus lentement et le plus sensuellement possible le gilet fleuri dont les femmes l’avaient parée. En veillant à ne pas quitter le maître des yeux comme il l’avait exigé. Celui-ci semblait d’ailleurs très satisfait de ce qu’il voyait et ce fut lui qui encouragea Marie à poser sa question suivante.
« Pourquoi ont-ils été assez bêtes pour mettre cette liste dans une boîte à bijoux qui pouvait tomber dans n’importe quelles mains, se casser et finir par les trahir ?
- Voilà une bien longue question, jeune fille mais ne crains rien je vais te répondre. Par une histoire. Celle de deux clans, obligés de s’entendre pour lutter contre un ennemi commun mais qui n’ont jamais réussi à se faire confiance. Au point que lors de l’une de leurs houleuses réunions en présence de leur allié – nous autres, Tatars – ils durent avoir recours à une garantie un peu étrange. Une double garantie en fait ; deux boîtes à bijoux identiques fabriquées par le propre bijoutier des Tsars, lui aussi dans le complot. Dans chacune d’entre elles une liste fut cachée. Celle qui portait les noms des « hommes en noir » fut remise à l’autre clan et vice versa. »
Tout en parlant, Azat avait attiré Marie plus pès de lui et s’était mis à jouer avec le lacet qui retenait sa jupe. La jeune fille comprit que le désir du prince pour elle s’accentuait et qu’elle devait se concentrer pour bien choisir ses questions si elle voulait en apprendre le plus possible : il ne la laisserait peut-être pas aller jusqu’au bout. Pourtant, il poursuivit : 
« A moi de poser ma question. Où est ton amoureux ? »
Un instant tentée de taire la vérité, elle se reprit, craignant qu’Azat ne le devine et ne se mette en colère.
« Ici, tout près. 
- Intéressant. Comme j’imagine bien que ce n’est ni un Cosaque ni un Kalmouk, ça veut dire que l’homme que tu aimes est un de ces jeunes nobles envoyés par le Tsar pour venir protéger comme chaque année les territoires frontaliers. 
- Oui, Maître. 
- Et bien, s’il pouvait te voir en ce moment, je ne crois pas qu’il apprécierait ! Allez, enlève-moi cette jupe ! »
La femme lui avait dit de ne pas pleurer ; Marie se mordit les lèvres jusqu’au sang pour chasser l’image de Wladimir et plantant fièrement son regard dans celui d’Azat fit glisser le long vêtement jusqu’au sol.

« Eh bien, si les yeux pouvaient tuer, je serais mort pour de bon cette fois ! Allez, continue tes questions mais fais vite ! »
Marie se rendait compte qu’elle ne s’était pas trompée ; il fallait choisir avec soin la question, comprendre à tout prix ce qui avait mêlé Piotr à cette histoire.
« Comment la boîte est-elle parvenue jusqu’à Piotr Ivanovitch ?
- Suite de mon histoire. Le clan des « hommes en noir » prenait lentement, insensiblement mais inexorablement le pouvoir, surtout depuis qu’ils avaient porté à leur tête un jeune chef d’une cruauté et d’une intelligence extrêmes. Ceux de l’autre clan avaient de curieux accidents, disparaissant au fur et à mesure que grandissaient l’influence et le nombre des « hommes en noir ». Le réseau de ces derniers s’étendait maintenant au-delà des frontières de la Russie. Se sentant perdu, le chef du deuxième clan convoqua ici-même une réunion, espérant un accord qui le sauverait. En vain. A peine hors de notre protection, il fut pourchassé sans relâche par des ombres. Surveillé jour et nuit, il ne parvenait pas à utiliser sa seule arme : la boîte à bijoux qu’il portait toujours sur lui. La seule chose qu’il réussissait à faire était de rester en vie. Les hommes en noir savaient que le temps jouait pour eux et que seule une mort étrange de l’individu en question, mêlant la police à l’histoire, pouvait les compromettre. Ils guettaient la moindre des défaillances de l’homme, conscients qu’il fallait à tout prix l’empêcher de se trouver un allié à qui confier le précieux coffret. Un jour pourtant, la chance sembla sourire à notre malheureux, arrivé tard dans une auberge, il avait pour quelques heures échappé à la surveillance de ses terribles poursuivants. Un marchand dînait là et quand l’homme apprit qu’il travaillait pour Piotr Ivanovitch, il se crut sauvé et lui confia le coffret en lui recommandant expressément de le faire parvenir au plus tôt à son employeur. Sans lui parler de la liste bien entendu pour conserver un moyen de pression sur les hommes en noir et garantir ainsi sa vie. Seulement, quelque chose tourna mal pour lui, soit ses poursuivants ne crurent pas en ses menaces, soit un accident se produisit, en tous cas, ils le blessèrent mortellement le lendemain au bord d’un lac. Je te raconte ce que l’on m’a moi-même rapporté. Voilà, maintenant tu sais tout. »
De toute évidence, il serait difficile d’obtenir de nouveaux renseignements d’Azat, il n’avait cessé de la caresser par-dessus ses vêtements, se faisant plus insistant à chaque fois. Pourtant, il restait encore tellement de points à éclaircir ; pourquoi Piotr était-il apparu comme un possible sauveur ?  Pourquoi les hommes en noir avaient-ils tant tardé à se lancer sur sa trace ? 
« N’avez-vous plus de questions, mon Maître ?
- Tu veux me faire perdre de vue ton joli corps, ma belle ! Rusée, jeune et splendide ; j’ai hâte de te posséder ! D’accord, en voilà une: que faisais-tu seule avec Piotr Ivanovitch à Moscou il y a cinq ans?
- Je m’étais enfuie d’Oblodiye, de l’endroit où mes parents et moi-même étions en visite. Ensuite quelqu’un m’avait enlevée et emmenée vers Moscou. Oncle Piotr l’avait rattrapé à quelques verstes de la ville.
- Pourquoi t’être enfuie ?
- Maître … »
Un instant tentée de refuser de répondre à Azat, Marie se dit qu’il valait mieux répondre à sa curiosité plutôt qu’à ses désirs.
« J’avais découvert que mon père, Monsieur de Fronsac, n’était pas mon géniteur et que peut-être justement Oncle Piotr … »
L’étonnement amusé qui se peignit sur le visage du prince lui donna raison.
« Ton histoire est presque aussi intéressante que la mienne. Ainsi, tu n’es qu’une petite bâtarde ! De mieux en mieux. Allez, enlève-moi cette belle chemise brodée et tu auras le droit de continuer. »
Marie s’éxécuta de son mieux. Machoires serrées, elle insultait mentalement Azat pour se donner du courage et pouvoir soutenir son regard moqueur.

« Pourquoi les hommes en noir ont-ils mis si longtemps à retrouver la trace de mon oncle ?
- De ton vrai père tu veux dire.
- Il n’est pas mon père.
- Tu as dit …
- Je l’ai cru mais …
- Ta mère était décidément une belle garce ! Pour combien d’hommes a-t-elle ouvert les cuisses, hein ? Je suis sûr que c’est d’elle que tu tiens ces yeux de sorcière. 
- Je ne vous … 
- permets pas d’insulter ma mère ? C’est ce que tu veux dire ?
- Non, Maître, bien sûr que non. Jamais je … »
Dans les yeux d’Azat, la mort dansait devant Marie. Elle devait reprendre le jeu coûte que coûte, faire profil bas sans supplier : un incroyable défi pour quiconque et encore plus pour une pauvre enfant épuisée comme elle l’était.
« Maître, vous pouvez dire et faire tout ce que vous voulez. De toute façon, dans quelques heures, vous m’aurez battue, violée et probablement tuée. Je voudrais seulement comprendre avant de mourir.
- Pourquoi te mords-tu les lèvres ainsi ? Elles sont en sang !
- Pour … pour ne pas …
- Regarde-moi ! Pour ne pas pleurer, c’est ça ?
- Oui, Maître. L’une des femmes a dit que …
- Je comprends. Je reconnais que tu ne manques pas de cran. Je vais répondre à ta question. Enfin … te dire ce que le chef des hommes en noir m’a confié ici-même il y a quelque temps. S’ils ont autant tardé c’est à cause d’un enchaînement de circonstances. Avant de mourir, l’homme dans un dernier sursaut de rage, fit semblant de jeter un objet à l’eau. Ses poursuivants crurent sans doute qu’il s’agissait de la boîte et qu’il voulait juste créer un doute. Ce n’est que par une incroyable coïncidence quatre ans plus tard qu’ils revinrent dans l’auberge près de laquelle leur malheureux adversaire avait trouvé la mort. Pour y apprendre qu’il y avait eu une conversation avec l’un des employés de Piotr Ivanovitch. Paniqués par la nouvelle, les hommes se lancèrent alors sur la piste du marchand qui, dûment torturé, expliqua l’avoir remis à l’entrepôt principal de Moscou. Bien évidemment, ce témoin gênant disparut tout comme le gérant de l’entrepôt. Après que celui-ci eût expliqué que le jour de la visite de Piotr une petite fille aux yeux d’ambre l’accompagnait et qu’elle avait reçu un très beau cadeau : le coffret. Ensuite, il avait fallu le temps de découvrir son identité, de la retrouver … »
Azat ne termina pas sa phrase ; Marie avait détourné le regard et il se chargea de la rappeler à sa promesse en s’emparant de son menton. Des larmes ruisselaient sur les joues de la jeune fille. Impuissante, elle se préparait à être punie pour cette entorse aux règles mais apparemment son histoire à elle intéressait également beaucoup Azat : il préféra poser à son tour une question.
« Qui t’a enlevée ?
- Un homme nommé Liova.
- Celui qui est devenu ton garde du corps ?
- Oui, Maître. »
Bouleversée au souvenir de celui qu’Alma avait poignardé, Marie avala sa salive avant de faire glisser son jupon jusqu’au sol. Déclenchant ainsi le rire d’Azat. 
« Adorable petit pantalon ! Vraiment ! Je vais en équiper toutes mes femmes ! »
Le rire du prince se prolongea, offrant un répit à Marie qui en avait bien besoin. Avant de poser la question qui la perturbait le plus.

« Pourquoi les hommes en noir ont-ils paniqué en découvrant que le marchand travaillait pour mon tuteur ? Pourquoi semble-t-il si important ?
- Parce qu’il l’est. C’est le plus riche marchand de Russie. Le plus influent et surtout …l’espion le plus dévoué au Tsar Piotr Alexeïevitch.
- Quoi ?
- Tu as bien compris.
- Ce n’est pas possible !
- Je mens ?
- Non, Maître, bien sûr que non ! C’est juste que … comprenez … je n’ai jamais rien … »
Elle s’interrompit. Une image, comme une fulgurance, venait de traverser son esprit : un stylet fiché dans le dos d’un homme. Le jour où Piotr avait sauvé la vie de Liova en tuant de sang-froid l’un de ses gardes du corps elle s’était posé des questions vite balayées par le tourbillon de ses aventures et de ses émotions. Par la suite, elle n’avait cessé de s’émerveiller de l’incroyable pouvoir de son tuteur, de s’interroger sur son passé qu’il taisait ou sur les précautions qu’il prenait en permanence mais jamais elle n’avait relié le tout. Seconde après seconde, le portrait d’un inconnu se dessinait. Un inconnu qui avait les traits de Piotr. Elle ne put s’empêcher d’exprimer tout haut la question que cela soulevait dans son esprit.
« Est-ce qu’il savait ?
- Non. Pourquoi se serait-il tû ? Et puis, jamais il n’aurait pris le risque de te le confier. »
Sincèrement reconnaissante à Azat d’avoir répondu à sa question sans se mettre en colère ni rien exiger de plus, Marie le remercia chaleureusement. Il se contenta de lui enjoindre de retirer sa chemise.

L’épreuve fut rude pour la jeune fille. Instinctivement, elle posa les mains sur sa poitrine, tentant maladroitement de cacher, de protéger, ses seins du regard d’Azat.
« Les mains derrière la nuque. Vite ! Si tu les enlèves de là ne serait-ce qu’une seconde, je t’attache et je te donne le fouet. Pendant une heure entière. Sur tes seins. Et crois-moi, j’ai bien plus de force qu’Alma.
- Oui, Maître. Je … Je ne vous décevrai plus. »
Refoulant à la fois le mot « pitié » et les larmes qui menaçaient de la submerger, elle voulut poser sa dernière question. Celle dont elle savait par avance que la réponse ne la satisferait pas vraiment. Celle qu’elle ne pouvait pourtant pas taire.
« A moi d’abord ! Qui est ton amoureux ? »
Azat l’avait prise de court. Elle bégaya :
« Wla … Wladimir Nik … Wladimir Nikolaïevitch Pavelski.
- Pavelski ? Le cousin du Tsar ? »
De nouveau sidérée par la précision des renseignements d’Azat, elle acquiesça. Azat eut une moue d’approbation. Elle en profita pour enchaîner.
« Qui est le chef des hommes en noir ? »
Un sourire inquiétant se dessina sur les lèvres d’Azat. 
« Un homme très influent, un marchand, un espion. Presqu’aussi puissant que ton cher tuteur. »
Le cœur battant, Marie se sentait oppressée, comme sous l’emprise d’un redoutable pressentiment.
« Maître, quel est son nom ? Je vous en prie !
- Je préfère te laisser la surprise. Il arrivera sûrement très bientôt.
- Mais, Maître, si … si vous … si vous me tuez cette nuit, jamais je ne saurai. 
 - Peut-être vivras-tu assez longtemps. A toi de me plaire suffisamment cette nuit.  Ma question : as-tu encore envie de vivre? 
- Je … je ne sais pas, Maître. C’est la vérité. Peut-être pour Wladimir. 
- Bien. Je n’ai pas envie de coucher avec une morte-vivante. Nous verrons après. Maintenant, je te veux entièrement nue. Tout de suite. Et ne baisse pas les yeux. »

Résignée, bouleversée, morte de peur, Marie obéit à son maître. Tremblant de honte et de froid mêlés, elle attendit ensuite ses ordres.

22 -  .Alliés des Russes dans leur perpétuelle guerre contre les Tatars

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