samedi 2 janvier 2016

DEUXIEME PARTIE CHAPITRE 4 : RETROUVAILLES

Finalement, le voyage jusqu’à Lyon s’était avéré beaucoup plus simple que prévu ; le valet du médecin était un garçon débrouillard qui avait su épargner à Marie la plupart des petits tracas inhérents à tout déplacement. La jeune fille avait donc pu, non pas vraiment se reposer, mais au moins se détendre.   
La suite aussi avait été agréable ; obligée d’attendre pendant trois jours le départ d’une berline en direction d’Aix-la-Chapelle, ville où elle savait trouver une correspondance pour Moscou, Marie avait découvert que la sœur du docteur Legrand était aussi serviable et attentionnée que lui. Son mari et elle lui avaient ouvert leur cœur en même temps que leur maison et tout avait été mis en œuvre pour qu’elle se sente bien et qu’elle puisse prendre un peu de repos avant d’entreprendre son long périple à travers l’Europe. 
La première partie de ce voyage, celle qui les avait amenées Jeanne et elle jusqu’à Aix-la-Chapelle, s’était déroulée sans encombres. Les jours avaient succédé aux jours en une longue monotonie de routes cahotantes, de pauses plus ou moins longues et de conversations parfois difficiles avec les autres passagers. Marie en était venue à apprécier cette routine, ces longs silences où elle pouvait tout à loisir se replonger dans son passé, retrouver Pierre et Anissia par la pensée. Certes, il lui avait parfois fallu expliquer de soudaines crises de larmes mais les autres voyageurs avaient immédiatement compris et s’étaient même chargés d’expliquer la situation aux nouveaux lorsque le cas s’était présenté. 
Comme un temps suspendu entre deux univers, le voyage lui permettait de se concentrer sur l’essentiel ; sur l’absence désormais irrémédiable de sa famille. Définitivement partie de chez elle mais pas encore arrivée auprès de Piotr, Marie ne faisait partie d’aucun de ces deux mondes ; elle pouvait n’être que pur esprit. Ce temps ainsi mis à profit lui permit d’affronter plus vite la réalité de la mort et d’accepter la nouvelle donne de sa vie, d’en deviner les bases et d’en envisager l’avenir.

Elle était donc arrivée à Aix à peu près sereine et n’avait eu aucun mal à trouver l’auberge d’où partait le coche pour la Russie. La veille du départ, elle s’apprêtait à dîner dans la grande salle commune quand elle changea brutalement d’avis avant de remonter en toute hâte l’escalier : un inconnu vêtu de noir venait de pousser la porte. Il était seul et Marie l’entendit demander un cheval à l’aubergiste, apparemment il s’agissait juste d’un messager pressé d’accomplir sa mission ; il n’avait même pas l’intention de passer la nuit dans la ville et se contenterait d’avaler rapidement quelque chose pendant que l’on se chargerait de seller sa nouvelle monture. Seulement, il venait de s’exprimer … en russe.
Elle eut beau essayer de se raisonner, rien n’y fit. Ni le rapport que lui fit Jeanne sur le dîner en solitaire et le départ de l’homme, ni la confirmation par l’aubergiste le lendemain de la direction prise par l’inconnu, ni l’absence d’autres hommes vêtus de noir les jours suivants ; rien ne put soulager la jeune fille du mal insidieux qui s’était glissé en elle : la peur.
Celle-ci ne fit que croître tout au long du voyage et la traversée du royaume de Pologne ne fut pour Marie qu’une succession de moments d’angoisse et de sursauts d’espoir. Elle passait la plupart du temps dissimulée au fond de la voiture, parlant le minimum nécessaire pour ne pas sembler impolie, ne descendant aux haltes qu’à regret, épiant les inconnus qu’elle était amenée à croiser dans les auberges de la route. 
Jamais elle ne revit l’homme d’Aix-la-Chapelle ni quiconque pouvant le lui rappeler. Pourtant, plusieurs fois, elle avait cru sentir peser sur elle le poids d’un regard, vu se détourner un marchand pourtant censé être en pleine conversation, senti un frôlement derrière sa porte. Comment faire la part entre imagination et réalité? Comment mettre un visage sur une peur ? Comment ne pas voir en tout étranger un danger quand on fuit son pays après avoir vécu un tel drame ?

L’entrée en Russie, loin de la rassurer, mit un comble à sa frayeur. Le souvenir de son premier passage dans cette petite ville, cinq ans plus tôt, au lieu de l’aider la fragilisait davantage en la rendant plus triste. L’excitation de ce premier soir, l’émotion d’Anissia, la rencontre avec Liova, la découverte de ce pays dont elle avait tant rêvé, la possibilité d’obtenir enfin quelques réponses à ses questions, tout lui revenait en mémoire. Elle mesurait alors la différence avec sa situation actuelle, son isolement, son chagrin, son angoisse. Il lui restait encore bien des jours avant d’espérer atteindre Moscou, avec peut-être enfin, un début de sécurité pour elle. Des jours qu’elle passerait à craindre pour sa vie. 
Plus que tout, ce qui rongeait son âme, c’était de ne toujours pas savoir, d’ignorer le pourquoi d’autant de violence, de cruauté, d’insensibilité. Ils avaient tous été massacrés, sauvagement assassinés, pour une raison bien précise : les inconnus la voulaient, elle. Mais pourquoi ? Que pouvait-elle avoir en commun avec ces hommes ? Certes, elle était venue en Russie cinq ans plus tôt mais elle n’était qu’une petite fille. Elle n’avait été que le jouet des circonstances, son enlèvement par Liova, la route entre Oblodiye et Moscou, Piotr … elle avait croisé beaucoup de gens mais elle ne se souvenait d’aucun événement extraordinaire. 
Elle pouvait à la rigueur imaginer que quelqu’un du passé d’Anissia aurait pu vouloir s’en prendre à l’ancienne femme d’affaires mais à elle, Marie, sa fille ; cela n’avait aucun sens. 
Jour après jour, l’énigme demeurait intacte. Elle était bien consciente que tourner et retourner la question dans sa tête ne servait à rien d’autre qu’à la faire souffrir mais c’était pourtant ce qu’elle faisait dans sa chambre cette nuit-là quand elle entendit tout à fait distinctement des frôlements dans le couloir. Jeanne et elle étaient couchées depuis longtemps et pourtant ni l’une ni l’autre ne dormait. Un à un, les bruits de l’auberge avaient disparu pour laisser place au silence le plus total. Certes, il était toujours possible qu’un valet monte pour s’occuper d’un voyageur particulièrement important, qu’un marchand insomniaque décide de redescendre dans la salle pour s’installer au coin du feu mais les bruits allaient et venaient comme si plusieurs personnes s’étaient donné rendez-vous juste devant sa porte. Un coup d’œil à Jeanne qui venait de se dresser dans son lit à quelques pas de là, lui confirma que les bruits n’étaient pas le fruit de son imagination. La jeune servante, d’un naturel déjà craintif, avait été peu à peu gagnée par la peur de sa maîtresse et semblait terrorisée par ce qu’elle venait d’entendre. Marie et Jeanne se levèrent d’un même élan. Pendant que la servante rallumait les chandelles, la maîtresse passait un châle autour de ses épaules.
« Jeanne, passe-moi ce bougeoir : je vais aller voir ce qui se passe.
- Aller … Mademoiselle, vous … vous n’y pensez pas ! Il faut rester ici. C’est beaucoup trop dangereux. Il … »
La servante n’eut pas le temps d’achever sa phrase ; un bruit provenant du volet qui protégeait la fenêtre venait de l’interrompre. Horrifiées, les deux jeunes filles virent le bois céder peu à peu, visiblement sous l’effet de levier de l’objet que l’on avait glissé en-dessous. 
« Vite, Jeanne, il faut sortir. Viens ! Suis-moi ! »
Tout en parlant, Marie s’était emparée du chandelier et était en train de faire coulisser la barre de fer qui protégeait la porte. Tout d’un coup, un souffle d’air froid lui parvint ; la fenêtre venait de s’ouvrir. La jeune fille se retourna et agrippant Jeanne par la manche de son corsage essaya de l’entraîner avec elle mais la servante, totalement paniquée, incapable de détacher son regard de la scène d’horreur qui se déroulait devant elle, ne put faire le moindre mouvement. Une ombre se glissait déjà dans la pièce, Marie se résolut à passer dans le couloir. Auparavant, se ravisant, elle souffla la flamme qui l’aurait trop facilement trahie.

Elle commençait à peine à longer la cloison quand une main vint recouvrir sa bouche tandis qu’une voix murmurait à son oreille.
« Chut ! Ne crie pas, Princesse ! Je suis là, maintenant. »
Elle faillit s’évanouir sous le coup de l’émotion. Son soulagement était si intense qu’elle sentit les larmes couler sur son visage. Liova dut les sentir lui aussi mais l’heure n’était pas aux grands discours.
« Ne bouge pas de là. »
Marie n’eut pas le temps de lui répondre, elle en aurait par ailleurs été incapable ; il avait déjà disparu. Un cri déchirant venait de retentir dans la chambre. Jeanne ! Marie frissonna en songeant à celle qui depuis plusieurs semaines maintenant était sa seule famille. Aussitôt après, l’idée que les hommes qu’elle avait entendus marcher dans le couloir étaient peut-être là, tout près d’elle, la glaça d’effroi. Elle faillit rappeler Liova mais se retint à temps ; sa confiance en lui était totale, s’il avait dit d’attendre c’était qu’il n’y avait pas de danger. Il ne faisait jamais d’erreur. 
De toute façon, elle n’eut même pas le temps d’y réfléchir davantage ; le cri de Jeanne avait réveillé l’auberge. Des bruits lui parvenaient des chambres proches de la sienne ; des appels étouffés, des chaises bousculées, des jurons.. Elle imaginait sans peine les marchands réveillés dans leur sommeil en train de chercher une chandelle. Elle entendit même remuer en bas dans la grande salle ; on allait venir, elle était sauvée.
Ce fut alors qu’elle les vit : les deux corps gisaient en haut de l’escalier. Elle pouvait les apercevoir maintenant que ses yeux s’étaient habitués à l’obscurité. Liova, bien sûr. Les frôlements qu’elle avait perçus dans le couloir étaient certainement des signes de la lutte qui s’y était déroulée quelques instants plus tôt.
« Allez, Princesse. Dépêche-toi, on s’en va. »
Elle ne put réprimer un petit cri ; Liova avait le don de se déplacer sans faire le moindre bruit.
« Mais … Liova, pourquoi … Il n’y a plus de danger maintenant. Je …
- Justement. J’explique ça comment à la police ?
- Tu … tu n’as fait que me défendre. Tu m’as sauvé la vie. Une fois de plus. »
Tout en disant cela, elle comprenait bien que Liova avait raison ; s’expliquer avec la police ne serait pas simple et ne ferait qu’attirer l’attention sur eux. Pourtant, elle ne pouvait pas partir, pas sans …
« Mes bijoux. Liova. Je … C’est tout ce qui me reste d’eux. De mon passé. Tu comprends ? »
Sans attendre la réponse, elle se précipita dans la chambre, Liova sur ses talons. La pièce était plongée dans l’obscurité pourtant elle distingua sans peine trois corps allongés sur le sol ; deux hommes et … une femme. Prise de pitié, Marie voulut s’agenouiller près de Jeanne mais Liova l’en empêcha et grogna :
« Dépêche-toi, bon sang ! »
Les bijoux étaient tous là, bien rangés dans le coffret de Piotr. Marie s’empara de la petite boîte. Il était temps ; des bruits de pas et des voix s’approchaient dans le couloir. Les gens sortaient de leurs chambres les uns après les autres. Liova referma la porte et tira la barre de fer derrière lui. Voyant que Marie restait immobile au centre de la pièce, il lui cria :
« La fenêtre. Vite ! Laisse-toi glisser jusqu’en bas. Ce n’est pas très haut, tu verras. Allez ! »
Il la poussait déjà vers l’ouverture béante dans le mur. Elle obéit. A peine avait-elle touché le sol, un peu plus rudement que promis, que Liova atterrissait à son tour à ses côtés. Sans attendre, il la saisit par la main et l’entraîna vers l’arrière de la bâtisse. Trois chevaux sellés les y attendaient.
« Tu savais que Jeanne m’accompagnait ?
- Disons que je pensais bien que tu voyagerais avec une servante et puis je vous ai vues descendre de voiture.
- QUOI ? Tu …
- Plus tard. Monte à cheval, maintenant. Le temps presse. »
Il était inutile d’essayer de discuter, Marie obéit. Ce ne fut que deux heures plus tard que Liova lui indiqua sur la droite une grange qui semblait assez isolée pour leur garantir une certaine tranquillité.

Depuis qu’ils avaient quitté l’auberge, Marie avait à peine vu son visage ; il avait galopé devant elle, dans le silence le plus total, sans jamais vérifier si elle le suivait toujours. Aussi dès qu’ils posèrent le pied à terre, elle l’obligea à la regarder. Le soleil se levait enfin et dans l’aube blanchâtre, les traits du visage de Liova semblaient creusés, durcis. La jeune fille effleura doucement le front de son ami de ses deux mains et s’apprêtait à poursuivre son mouvement comme pour apaiser, en le lissant, le visage si soucieux qui lui faisait face quand il s’empara plutôt brutalement de ses deux mains.
« Arrête ça ! Rentre à l’intérieur pendant que je m’occupe des chevaux. »
Le regard gris était las, fuyant, agacé. Sous le coup de la surprise, Marie sentit les larmes lui monter aux yeux. Une fois de plus elle obéit, mais quand il pénétra à son tour dans la grange, ce fut à une petite furie que Liova dut faire face. Bien campée sur ses deux pieds, bras croisés, regard fermé, Marie attendait. Le garde du corps, dissimulant à la perfection sa surprise, l’ignora d’abord totalement en commençant par retirer son manteau de voyage et ses bottes avant de se laisser tomber dans la paille. Ce qu’il ne put éviter ce furent les questions de la jeune fille.
« Qu’est-ce que je t’ai fait ? Si tu ne voulais pas venir me sauver, tu n’avais qu’à le dire à Oncle Piotr. Ou il t’aurait suffi de ne pas me trouver. Tu … tu étais à l’auberge et tu m’as … tu m’as laissée passer la nuit seule. Jeanne est morte. Tu aurais pu la sauver. Je …
- Ça y est ? Tu as fini ? J’ai faim. Pas toi ? »
Joignant le geste à la parole, il était en train d’étaler soigneusement un mouchoir sur la paille avant d’y déposer quelques victuailles : pain, fruits, lard, fromage …
Sidérée, Marie s’était arrêtée net. Elle resta quelques secondes debout à le regarder, totalement incrédule, puis, sentant les larmes commencer à couler, se détourna vivement. Elle s’apprêtait à ressortir en courant quand deux bras l’enserrèrent, l’empêchant de se débattre.
« Pardon, ma Princesse, pardonne-moi ! Reste là ! Je suis désolé. Admets quand même que tu y vas fort. Comment peux-tu oser dire que je suis venu contre mon gré ? Regarde-moi ! Tu penses vraiment qu’on aurait pu m’empêcher de te chercher dans toute la Russie et même jusqu’en France ? »
Il l’avait obligée à se retourner ; dans le regard couleur ardoise il y avait quelque chose que Marie ne parvenait pas à définir mais ce dont elle était sûre c’était que Liova disait vrai. Elle se pressa contre lui.
« C’est moi qui te demande pardon. C’est juste que … que je ne comprends pas …
- Si je ne suis pas intervenu avant, c’est parce qu’il fallait que j’observe ; je devais être sûr de me débarrasser de tous les tueurs lancés à tes trousses. Je me doutais qu’ils viendraient t’attendre ici eux aussi. Et puis, je t’étais plus utile à l’extérieur que coincé à l’intérieur de la chambre avec toi.
- Je sais que tu as raison mais Jeanne … si je n’étais pas sortie dans le couloir, je serais morte moi aussi.
- Morte, Princesse ? Bien sûr que non. Alors, tu n’as pas compris ? Ils ne veulent pas te tuer ; ils te cherchent.
- Pour …
- Pourquoi, ça je n’en sais rien mais si je n’étais pas arrivé à temps, ils t’auraient enlevée. Pas tuée. 
- Enfin pas tout de suite
- Princesse !  … Oui, je … je ne veux pas te mentir. 
- Liova, me mentir peut-être pas, mais il y a quelque chose que tu ne me dis pas. »

Le garde du corps ne répondit pas ; il avait doucement repoussé Marie afin de mieux la regarder et venait de remarquer la médaille autour de son cou, la prenant délicatement entre ses doigts, il était maintenant absorbé dans sa contemplation. Marie reprit la parole.
« Tu vois, elle ne me quitte pas. C’est elle qui m’a protégée jusqu’à ton arrivée.
- Peut-être mais tu n’es pas Irina. »
Décidée à ne pas se laisser décontenancer de nouveau, Marie enchaîna :
« Non, moi je suis vivante et je vais le rester. J’ai confiance en toi. Je sais que tu seras capable de me protéger. Comme il y a cinq ans.
- Oui, ma chérie. Mais tu n’es plus une petite fille. Tu es … une femme. »
Surprise une fois de plus, Marie interrogea Liova du regard. Il se décida à continuer.
« Ce que je veux dire c’est qu’il faut que je m’y fasse. Je n’ai pas l’habitude de penser à quelqu’un d’autre que moi.
- Tu passes ton temps à protéger Oncle Piotr !
- Ce n’est pas pareil. C’est mon travail. Et puis le respect que j’ai pour Son Excellence n’a rien à voir avec l’affection que je te porte.
- Qu’est-ce que ça change ?
- On réfléchit moins bien. On prend moins de risques. On est plus fragile.
- Liova ?
- Oui ?
- Tu … tu as l’air différent. Tu t’inquiètes vraiment, n’est-ce pas ?
- Princesse, tu as vu de quoi ils sont capables. Ils sont partout à la fois. Une armée de démons. Je suis sûr qu’il y en a qui te cherchent à Paris, d’autres en Italie, d’autres à Moscou déjà.
- Tu n’es pas très rassurant.
- Tu voulais savoir. »
Voyant la jeune fille pâlir, Liova l’attira de nouveau contre lui. 
« Princesse, je donnerai ma vie pour toi s’il le faut. De toute façon, une fois auprès de Son Excellence, tu seras sauvée.
- C’est ce que je croyais mais je commence à douter. Oncle Piotr a beau vivre entouré de gardes du corps, il n’est qu’un marchand. Je ne suis pas sûre que tout son argent suffise à me protéger de ces hommes. »
Un sourire flotta sur le visage de Liova.
« Tout son argent peut-être pas mais son intelligence et son pouvoir sûrement. Ne le sous-estime pas. C’est un homme plein de surprises. Tout ira bien, tu verras. Tu vas commencer par te reposer un peu. Ensuite, nous reprendrons notre route. J’ai pris la précaution d’apporter d’autres vêtements pour toi, beaucoup plus discrets ; nous devrons passer pour des paysans. »
Ce fut au tour de Marie de sourire.
« Tu penses vraiment à tout. Oh, Liova, je … c’est si bon de … de ne plus être seule … d’avoir quelqu’un qui sait quoi faire. Je suis si heureuse que tu m’aies retrouvée. Si …
- Ça veut dire que tu vas m’obéir sans discuter ?
- Promis.
- Quoi ? Pas besoin de « mise au point » ?
- Arrête ! »

Un petit rire complice les unit et pour la première fois depuis le drame, Marie s’endormit sans larmes.

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